Patagonie. Parc Torres del Paine. Son nom est comme une clé magique qui suffit pour ouvrir la porte de l’imaginaire permettant de nous transporter à des milliers de kilomètres de là où nous sommes. On imagine des terres sauvages. Des terres s’étendant à perte de vue ou rares sont les hommes qui passent. Des plaines immenses que côtoient des cimes enneigées, demeures impériale et forteresse imprenables d’aigles solitaires. On image des lacs couleur émeraudes aux eaux glacées. Des lacs peuplés d’icebergs dérivant à partir d’immenses glaciers aux reflets d’un bleu ensorcelant, dressés vers le ciel telle des murailles par quelques géants de pierre aujourd’hui oubliés. Les vertes forêts épargnées par l’incendie accidentelle qui ravagea le parc il y a quelques années, lui donnant une atmosphère irréelle de fin du monde, sont les royaumes d’arbres centenaires que l’on traite avec le respect dévolu à ces vieux sages. On imagine tant de choses sur la Patagonie que l’on associe, par erreur, plus à l’Argentine qu’au Chili, usant et abusant de superlatifs. Et pourtant, lorsque la réalité en ces lieux nous rattrape, on en perd tout simplement les mots devant tant de beauté.
Le parc Torres del Paine, parc mythique de la Patagonie chilienne où on peut se lancer sur deux boucles principales : la W et la O, rassemble en un lieu tous ces visions et bien plus encore. J’ai pu profiter, ce novembre, de la boucle W et je compte bien, un jour, m’élancer en solitaire à l’assaut de la boucle O.
Il n’en reste que malgré les infrastructures présentes dans le parc Torres del Paine, facilitant grandement la vie du randonneur qui peut y subir les foudres des 4 saisons durant son séjour (prévoyez donc une assurance voyage pour vous couvrir vous et votre matériel lors de votre voyage), la Patagonie reste bel et bien une terre d’aventure. Elle réveille en nous le marcheur qui sommeille. Et si ce n’est à pied, c’est à cheval que l’on se verrait bien traverser ces immenses plaines à la poursuite des guanaco et autres pumas. Je n’ai pas eu la sensation de découvrir la Patagonie mais l’étrange impression de revenir en un territoire que j’ai un jour, dans une autre vie peut-être, déjà traversé. Je décris d’ailleurs ce sentiment dans l’article : En Patagonie mon coeur bat encore.
Je pourrais encore vous narrer durant des heures le pouvoir hypnotisant de ces paysages et terres du bout du monde. Il est écrit quelque part que je reviendrai en ces lieux poursuivre une quête intérieure commencée à des milliers de pas de là. Et puis les caprices de la météo ne vous permettront peut-être pas de profiter de toutes les merveilles que le parc a à offrir. Vous marcherez peut-être des heures, comme moi, bravant le vent dont la violente colère vous couchera à terre, sous une pluie glacée, sous la neige, entre deux arcs en ciels aussi fugaces qu’un clignement des paupières, pour rentrer bredouille. Là où, la veille, des randonneurs ont pris une pause sous un ciel bleu ensoleillé digne d’un photo montage.
On ne coche pas les lieux à voir et à revoir, emblématiques du parc Torres del Paine, comme on coche une liste de course. On rentre parfois la carte mémoire vide, glacé jusqu’aux os, éreinté de fatigue mais la déception ne dure jamais longtemps. Demain réserve toujours des surprises. Les raisons de s’extasions durant ces quelques jours de treks ne manqueront pas. Si cette douce parole ne suffit pas à vous réconforter, alors savouré, après une bonne douche chaude, un bon verre de vin chilien assis confortablement au coin du feu saura vous faire oublier les rudes épreuves qu’en chemin, la Patagonie vous réserve.
A lire également : Parle-moi de la Patagonie (récit photo)
Bonjour, Vous avez louer une tente ? Si oui vous rappelez vous du prix ?? Merci 🙂
Je n’ai pas fait la boucle par manque de forme, mais je suis allée en Patagonie et je compte bien y retourner. C’est tellement beau!
Cela sera pour une prochaine fois Jennifer 😉