Le long du splendide parc national du fjord du Saguenay (103 km de long et jusqu’à 4,4km au plus large) recouvrant plus de 319 km² et dont l’origine remonte à la dernière glaciation, il y a deux randonnées emblématiques à parcourir : le sentier du fjord et le sentier des deux caps. (possibilité également de courtes randonnées à la journée). On m’a vanté la beauté du premier. Le sentier du fjord est classé “difficile” mais ce “GR” québécois n’impressionnera pas, dans sa difficulté tout du moins, les randonneurs habitué à parcourir nos GR européens de plus de 100km pour qui “une montagne” n’est pas une butte de 500m de haut. Néanmoins, du haut des falaises culminant à 460m au dessus de l’eau, il y a, en effet, de splendides vues à apprécier sur le magnifique fjord du Saguenay.
La marche, dans ces immenses paysages vierges ou la voiture est reine pour tout déplacement, n’est pas ancrée dans les traditions comme elle l’est devenue chez nous et ce, grâce aux nombreux chemins de grandes randonnées balisés et entretenus par les bénévoles de la FFR. Je dirai que, pour le moment, la majorité des québécois ne sont pas -encore- des grands randonneurs dans l’âme. Je n’invente rien, c’est les québécois que j’ai rencontré qui me l’ont eux-mêmes avoués.
Mais avec les 650km du Sentier International des Appalaches, créé justement avec la coopération de la fédération française de randonnée et balisé des inimitables marques blanches et rouge, je pense que le futur GRA1 fera évoluer la situation. Je l’ai d’ailleurs ajouté à la page de mes projets d’aventures.
A mes yeux, un sentier tire son mythe, sa force d’attraction, du challenge physique qu’il représente (comme peut l’être un GR20) et en dessous des 3 chiffres à parcourir, avouons que celui-ci est plus limité. De plus, quand je vois des jeunes pousses de 8 ans parcourir le Tour du Mont Blanc sous les yeux attendris de leur parent, je suis presque gêné par l’accès, bien trop facilité par la présence d’escaliers, sur les quelques passages de roches qui auraient pu présenter une certaine difficulté lors de ce parcours.
D’ailleurs, les 43,5km de cette belle balade pourraient s’avaler en une journée par un marcheur aguerri mais là n’est pas le but. Il s’agit ici de contempler la faune (faucon pèlerin, écureuil roux, tamia rayé, porc épic, phoques, belugas… pour celui qui sait ouvrir l’oeil -mieux que moi-) et de flâner le long du sentier. En 4 jours, 3 nuits, comme le conseille les gardiens du parc, je vous assure, vous ne finirez pas éreinté par cette traversée (à moins de vous charger inutilement comme des mules). C’est d’ailleurs dans cet esprit de contemplation que j’ai effectué le chemin puisque je l’ai parcouru, tranquillement, en petites sandales.
Carte du sentier du fjord
On peut vous en fournir une en début de sentier.
Hébergement : vous pouvez opter soit pour l’hébergement en refuge, soit en tente, soit pour un « lean-to », un abris trois murs. N’ayant pas embarqué ma tente pour ce séjour au Québec, j’ai pu apprécier le confort et le calme du refuge. (faut dire qu’il n’y a pas foule le long du chemin et c’est fort agréable de gambader en solitaire dans la nature)
Attention, ce n’est pas un refuge comme on l’entend pas chez nous. Cela a plutôt le charme d’un chalet avec le confort d’un abris : pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de gaz, pas de couverture, pas de gardien. Il faut tout amener avec vous. Remplissez d’ailleurs vos bouteilles au dernier point d’eau avant le refuge et prévoyez des pastilles ou un filtre.
Conseil pour écouter le chant des belugas
Après avoir laissé vos bagages pour votre première nuit à l’Anse de la boule, je vous conseille de revenir profiter du coucher de soleil (et des chants) à la halte aux Beluga. (15min de marche). Prenez anti-moustique et lampe torche. Possibilité de se baigner à la halte aux belugas. Attention à l’eau très froide et aux marées.
Informations utiles sur le sentier du fjord
A noter, il est possible d’effectuer une boucle sur une partie du sentier du fjord en hiver, se renseigner auprès de la Sépac. (liens utiles en fin d’article de ce blog outdoor)
- Achetez absolument de l’anti-moustique local. Quelque chose de puissant (sinon vous deviendrez fou le long du parcours)
- Pensez à prendre des pastilles ou un filtre et ne manquez pas de remplir vos bouteilles au dernier point d’eau (distant parfois de 800m du refuge)
- Point de gaz ni d’ustensiles de cuisine, prenez tout sur vous
- Pour le reste, en été, shorts, t-shirts, chaussures légères suffiront amplement. Le chemin est très -trop- aménagé et accessible.
- Attention aux chauffards ne respectant pas la limitation de 30km/h sur le court passage hors du parc.
- Attention également aux sangues qui peuvent se tapisser dans les cours d’eau.
Comment s’y rendre ?
Il est possible d’effectuer le sentier du fjord dans les deux sens (même si le sens habituel est celui se terminant à Tadoussac) mais il est plus difficile de se rendre directement à la baie Sainte Marguerite. Pas de bus. De Tadoussac, il est possible de prendre une navette (navette partant à 9h arrivant à 10h au plus tôt) ou de s’organiser avec un portage de bagages et transport si vous logez à la ferme cinq étoiles.
L’accès au parc n’est pas gratuit. La population québécoise étant moins importante et le territoire à préserver gigantesque, le financement par l’impôt n’est pas envisageable. Ici prévaut la logique de consommateur = payeur.
- Site de l’office de tourisme de québec
- Pour consulter les tarifs de la sépaq
- Pour réserver les hébergements
- Article sur les baleines de Tadoussac
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Je trouve que vous portez quelques jugements de valeurs un peu arrogants et gratuits sur nos sentiers en les comparant a votre pays. Vous seriez pris plus au serieux sans les faire.
Une quebecoise fiere de la nature qu’offre le Quebec!
Sinon on peut aussi lire l’article au lieu de s’effaroucher au moindre avis qui ne vous correspond pas. Désolé de ne pas m’émerveiller comme si c’était le plus beau trek de ma vie mais dans un blog on donne ses impressions. Si vous n’appréciez pas ce parti pris, libre à vous de ne pas revenir. J’ai apprécié ce trek mais il n’est pas difficile, voilà tout ce que j’en dis.
À quelle période étiez vous au Saguenay ?
J’ai eu le bonheur et le courage de faire le tour du Brec du Chambeyron l’an dernier.
Camelia 06
En période estivale ^^ En hiver c’est fermé et cela serait plutôt au niveau d’une expédition polaire vu le climat ^^
Ce n’était pas tout à fait ma question. Durant cette période estivale. Y a t’ils un mois à éviter comme juin où les moustiques sont ” ravageurs”
Quel mois y étiez vous ?
Camelia
fin du printemps est le pire mais les mouches, sans protection adéquate, vous suivront en toute saison…
Je trouve votre article péjoratif. Comme si les vrais montagnes n’étaient qu’en France (Est-ce que vous êtes allé dans Charlevoix?). D’une part, ce qui compte n’est pas l’altitude, mais bien le dénivelé. D’autre part, nous ne sommes pas des grands randonneurs parce que la voiture est reine ici? Est-ce que le fait de prendre le TGV rend les français des plus grands randonneurs? Je déconseille vivement ce blog.
Il faut comprendre et lire l’article. Le classement de ce sentier “difficile” ne signifie pas qu’il est difficile comme peut l’être le Gr20 par exemple.
Le Québec qui fait parti du Canada est un territoire immense. Tout est plus grand, les villes ne sont pas vraiment piétonnes friendly et le mode de déplacement est la voiture. Les québécois eux-mêmes, ceux que j’ai croisé en randonnée, m’ont dit que la population n’est pas fan de randonnée. Mise à part ces faits là, j’ai beaucoup apprécié le sentier.
Je n’ai pas eu la chance de faire cette rando-là, mais dans un registre peut-être encore un peu plus facile et moins long, mais tout aussi intéressant, il y a également le Sentier de la Statue à Rivière-Eternité. Il permet d’accéder à Notre-Dame du Saguenay pour jouir d’une vue assez incroyable sur le fjord. C’est aussi un excellent spot pour faire du kayak. Après une randonnée où on a mis ses jambes à contribution, on complète le travail physique en faisant bosser les bras!
Merci pour l’info 🙂
Salut,
Super ton article ça va bien m’aider à organiser mon weekend 😀
Mais comment tu fais pour réserver les nuits, sur le site de la SEPAQ ils ne proposent pas les refuges Cap de la Boule et de l’Anse Creuse, j’en déduis que ce serait gratuit ?
Merci pour ta réponse
Sur place, avant le départ, ils ont effectué la réservation. ET non, ce n’est pas gratuit 🙂
Bonjour ! Je pars dans cette région samedi. Je suis sans voix en regardant vos photos. Est-ce possible pour vous d’inscrire les sentiers à emprunter pour se rendre jusqu’à ces merveilleux panorama! Merci à l’avance. Marie-Claude
Bonjour Marie-Claude. Il n’y a qu’un chemin, de fait, les panoramas sont le long du sentier 😉
C’est superbe, cela donne vraiment envie d’aller découvrir ces paysages! Il faut vraiment que j’aille faire un tour qu Québec un de ces jours! 🙂
L’article est fait pour donner envie…
Ça donne envie…par contre l’eau des lacs et rivières est pas potable ? Obligé de filtrer ?
Elle l’est mais les barrages de castor font des retenues d’eau où celle-ci est stagnante… Sinon, j’ai bu à certaines sources vives sans rien (même de l’eau de pluie) et tout va bien à ce jour.
Je suis moi même québécoise et à moins d’être près d’un centre-ville, presque toute les rivières sont potable, par contre les lacs sont moins conseillé si le fond n’est pas sabloneux ( ce qui filtre naturellement l’eau)