Avec ce récit photo, on poursuit la randonnée dans les Dolomites, au Sud Tyrol. Ce texte fait suite à la première partie du récit
Distance : 31km
Temps : 9h (sans compter les pauses)
Dénivelé + : 1450m | dénivelé – : 1850m
En randonnée, le bonheur est simple. Si simple, si trivial, si apaisant. Il se trouve, le soir venu, dans un bon repas, une douche chaude et un lit. Le minimum, sans surplus, sans artifices… mais ce si simple rappel et cette réponse si évidente à nos besoins nous fait tant de bien.
Je partageais ma chambre, comprenant un lit superposé, avec Simon, photographe professionnel italien. Il était parti à la chasse aux étoiles avec son trépied et sa caméra pro alors que je grelottais sous les draps de froid et de fatigue avec ce qui semblait une légère indigestion… malin ce photographe italien avec son sourire enjôleur car il avait réussi à convaincre Pascal, le plus jeune randonneur de notre groupe, de porter ces quelques kilos en plus. Ah ces italiens ! Ils n’en restent pas moins très sympathiques et puis il me refila un petit cachet pour la digestion qui me fit beaucoup de bien. Au réveil, malgré une nuit désagréable pour tous les deux, je vous passe les détail, cela allait beaucoup mieux.
La veille, on avait effectué un tirage au sort pour déterminer qui remportera le vol en parapente et ce fut mon collègue polonais, surnommé Magik Maciek, qui rafla la mise. Ah j’avoue que c’est indéniablement un moyen beaucoup plus rapide pour descendre la pente. Le voir décoller, avec plus ou moins de grâce (les amateurs du vol en tandem comprendront), me rappela mon vol au Népal, à Pokhara. Ah les amis, cette vue sur le massif de l’Annapurna au loin… Souvenir aérien après en avoir fait le tour à pied… J’espère d’ailleurs que le projet de partir ensemble sur un trek (pourquoi pas le trek du camp de base de l’Everest) pourra se concrétiser en 2019 mais je m’égare… je vous en repparlerai sous peu, promis. Une fois Maciek envolé avec son guide, c’était au tour de Simon et d’Anton, photographe pro, et moi de s’envoler rapidement pour descendre la pente et rejoindre le reste du groupe qui avait déjà quitté plus tôt le refuge de Franz Kostner. Évidemment ayant 2 photographes pros dans notre petit groupe de randonneurs et moi-même qui ne dit jamais non pour prendre quelques photos fit que l’on mis encore un peu plus de temps que prévu.
Une fois le groupe rejoint, on prit des vélo électriques (tout en gardant nos sacs de randos) depuis Campolongo jusqu’à Capanna Alpina en passant par Pralongià pour une petite matinée de vélo. Le temps d’une journée, on est entré dans la région du Val Badia (si ma mémoire est bonne). Certes c’est un peu “de la triche” d’utiliser des vélos électriques mais sincèrement, même sans le “gros sac” de randonnée, en toute sincérité, je ne pratique pas assez le VTT pour avoir les cuisses suffisantes pour me permettre de monter naturellement certaines côtes que l’on a eu à avaler. En VTT, il faut avoir une force explosive et une bonne résistance aux montée d’acide lactique. Même avec le moteur électrique, j’ai du poser le pied à terre sur certains tronçons. Cela me rappella le VTTiste que j’avais croisé sur ma première journée du Gr58 et qui avait pris son vélo sur le 1000+ pour descendre en fin d’après-midi à toute vitesse. Je dont je me souviens bien de cette journée dans les Dolomites car c’est la montée au soleil après cette ballade en vélo jusqu’au refuge de Scottoni hut dans le valun de Lagacio ou j’ai mangé comme un ogre sous les yeux étonnés et amusés de mes collègues. Mon estomac garde une bonne mémoire. En même temps, le repas au refuge Scitonni était sans doute un des meilleurs repas pris dans un refuge lors de ce séjour…
Après le déjeuner plus que copieux, ce fut une petite baignade pour les quelques courageux (dont moi) qui se jetèrent dans le lac de Lagacio à 2.182m. Il se trouve au-dessus à environ 30min de montée du refuge. De là, le passage à l’ombre jusqu’au col “forcela di Lech” à 2.466m se fit rapidement et la descente, 1h à 1h30, ne fut qu’une tranquille traversée jusqu’au refuge de Fanes.
Distance : 25km
Temps : 8h (sans compter les pauses)
Dénivelé + : 1450m | dénivelé – : 1240m
Des champignons, des pasta à l’italienne et un bon cuistot. N’est-ce pas là la recette d’un randonneur joyeux, repus comme un bienheureux, ayant laissé derrière lui de longues heures de marche comme par un enchantement.
Je me souviens de cette balade forestière (même s’il n’y avait pas que de la forêt, loin de là) car je l’associe à la journée des champignons qui nous furent délicieusement cuisiné au refuge de Ra Stua, ça et les autres baignades en fin d’après-midi en fait une immanquable. Je ne sais pas ce qu’il en est, vous concernant, mais j’adore me baigner dans les eaux glacées par une belle journée de randonnée ensoleillée. Il n’y a pas à dire, cela vous revigore… pour peu que vous ayez des affaires de rechange en sortant de l’eau et que le refuge soit proche, plus besoin de douche !
La journée commença par une descente dans la vallée de Fanes jusqu’aux chutes d’eau du même nom avec quelques passages improvisés de via ferrata sans équipement mais rien d’insurmontable. Je me souviens également d’un hurluberlu, français de surcroît, venu m’agacer sur l’interdiction des vols dans le coin (ce qui n’était pas le cas) alors que je volais avec le drone (le petit mavic air) .
La montée depuis le refuge de Ra Stua jusqu’au refuge Biella par une chaleur insupportable ne semblait jamais vouloir finir. Une journée à 2700m de dénivelé cumulé tout de même hein. Je sais Kilian Jornet mange cela en 3 petites heures mais je ne suis malheureusement pas Kilian Jornet et, croyez-moi, à la fin, vous commencez à le sentir un peu le matos photos ! Heureusement, j’ai pu patauger comme un gosse dans 2 petits lacs (celui de “De Remeda Rosses” et de “Gran Foses”). et je me souviens encore du plaisir que j’ai ressenti à la morsure glacée de l’eau après avoir été brûlé par le soleil depuis le début d’après-midi. N’oubliez donc pas de toujours avoir une petite serviette en microfibre (qui fait partie des indispensables du matos en randonnée). Cela sèche vite et c’est idéal pour profiter de ces détentes aquatiques.
La nuit au refuge Biella allait être courte car il y avait la promesse d’une montée pour le lever de soleil !
Distance : 17km
Temps : 7h30 (sans compter les pauses)
Dénivelé + : 950m | dénivelé – : 1280m
Les Tre Cime au loin. J’avais en tête l’air de Debussy, au Clair de la Lune. Un moment en dehors du temps que celui de s’asseoir seul sur un rocher, délaissant le groupe et de les admirer fièrement dressée au ciel, auréolées de nuages gris.
Notre guide, Anton alias “le pied sûr”. En dessous, à droite, c’est le vide et pas le petit… personnellement je ne suis pas -trop- sujet au vertige (mais je l’ai bien ressenti lorsque j’ai failli dévisser sur la Meije, ma première et seule panique en montagne à ce jour) mais rien que de voir sa position j’avais quelques sueurs froides sachant que le terrain est composé de pierres roulantes…
Lever tôt, la tête dans le gaz pour voir le lever de soleil au Seekofel (Croda del Becco). Pendant de longues minutes alors que tout le monde s’affairait à s’habiller, je ne savais plus vraiment où je me trouvais. Il me semble que je suis parvenu là-haut quasiment bon dernier, non pas que je fus le plus lent, mais je suis parti 20min après tout le monde, sachant que l’ascension dure 40min à 1h max, le calcul est vite fait. Les couleurs furent magnifiques, je sais, c’est trivial, mais c’est vrai. A chaque fois que le soleil se montre, c’est simplement beau… je n’irai pas jusqu’à dire que je le ferai chaque matin de gaieté de coeur (quoiqu’avec l’expérience, cela deviendrait un jeu d’enfant) mais une fois par semaine histoire de garder la forme ne me dérangerait absolument pas.
Après un bon petit déjeuner, on est reparti sur une matinée brumeuse jusqu’à Rosalm où on s’est arrêté pour une pause chocolat pâtisserie La pluie nous a cueilli au refuge Vallandro / Dürenstein Hütte. Je dois dire que c’est sans doute le refuge où on eu droit à l’accueil le plus frais de tous. Je ne sais pas si ce fut la fatigue de fin saison où l’ambiance orageuse mais on ne se sentait pas les bienvenues par les propriétaires. Néanmoins la vue sur les Tres Cime au loin dès le milieu de l’après-midi compensa l’amabilité des gardiens.
Distance : 20km
Temps : 7h (sans compter les pauses)
Dénivelé + : 1380m | dénivelé – : 1000m
Le bonheur, cela pourrait être passé un mois à marcher, manger, rêver, dormir et noircir des pages dans une petite chambre du refuge de Tre Cime. Oui je crois. Lorsque j’aurai des enfants, je les emmènerai là-haut un jour. Il y aura foule peut-être mais, avouons-le, il n’y a pas foule en montagne sans raison... croyez-moi, il y a de belles pages de nos vies qui pourraient s’écrire encore ici. Je sais que si je viens le coeur lourd, je repartirai de ce lieu, le pas plus léger. J’ai ce sentiment en moi d’être déjà venu. En d’autres temps, sous d’autres noms, comme une âme vagabonde qui aime à retrouver les lieux enchanteurs de son passé.
Sans doute l’une des plus belles journée de cette traversée car elle se termine par l’arrivée au refuge Tre Cime / Dreizinnenhütte. On a pris le chemin derrière le refuge jusqu’au Monte Specie à 2307m On est passé par la vallée di Landro ainsi que la vallée della Rienza. Je me sentais si léger ce jour-là alors que c’était déjà le septième jour. C’est avec regret que je ne fis pas décoller le drone car c’était interdit alors que j’aurai pu faire de si belles prises une fois au refuge de Tre Cime. Je reçus une paire de clés mais je changeai rapidement de choix de chambre pour me retrouver dans celle dont la fenêtre, au-dessus de l’entrée, donnait directement sur les Tre Cime. Le repas fut délicieux encore une fois. Si un jour je gagne au loto, je pense que je resterai bien 2 semaines à manger et à me balader tranquillement autour du refuge…
Distance : 12km
Temps : 4h (sans compter les pauses)
Dénivelé + : 250m | dénivelé – : 1200m
La fin c’est triste certes… mais en montagne, la fin d’un sentier peut être la promesse d’un nouveau. Gare à celui qui ne peut se résoudre à refuser, il peut très facilement se laisser emporter par ses pas.
Le dernier jour. Les derniers jours sont passés si vite… On est monté jusqu’à la Pian di Cengia avant de redescendre jusqu’au Val Fiscalina. Je gambadais tel un cabris. Oublié les quelques fatigues des premiers jours. Je sorti peu l’appareil ce jour-là en comparaison du début de la traversée. La raison en est simple, je m’abreuvais égoïstement des dernières images de cette belle traversée et je ne souhaitais pas découper mes derniers moments avec les montagnes italiennes en faisant crépiter l’appareil. Juste profiter un peu, comme il se doit…
Résumé : Alta Via 150km | 8770m + | 8510m- | 53h30 de marche, vélo, via feratta (pauses non comprises)
date : du 9 au 16 septembre
Note personnelle : une superbe traversée faite avec un groupe excellent. Je suis de nature solitaire et cela m’a vraiment donné envie de marcher ensemble. C’est la raison pour laquelle j’ai d’ailleurs accepté la proposition de réaliser des projets de randonnées avec vous. J’espère que cela sera aussi enrichissant tant sur le plan humain, que du point de vue artistique et que l’on aura la possibilité de s’extasier ensemble sur la beauté des paysages traversés… ce genre de souvenirs, ce genre de treks, ce sont des souvenirs qui nous marquent à vie.
merci à la marque Salewa ainsi qu’à l’office de tourisme du Tyrol du Sud de m’avoir permis de participer à cette belle aventure.
Si un jour, tu oublies, noyé au milieu des fichiers Excell et des premiers cheveux gris, cette vue irréelle sur…
Vous cherchez de l'inspiration pour profiter des beaux paysages Français sans pour autant partir sur de trop longues balades ?…
J’ai toujours eu un grand respect pour ceux qui osent repousser leurs limites. Et quand j’ai vu Inoxtag, ce jeune…
Alors comme cela on veut éviter les mains froides en randonnée ? Subir la désagréables sensations des mains gelées en…
Lorsque l'on pratique le trail, disposer du bon équipement trail est crucial pour garantir confort, sécurité et performance... sans oublier…
Cela rime donc cela prouve qu'ils sont indissociables, ha ha ;) En vrai, les bâtons de randonnée sont vraiment des…
Voir les commentaires
Petit dejeuner buffet. Depart en car pour Ortisei. Montee en telepherique de San Cristina au col du Reiser (2100 m). Randonnee jusqu’au refuge Regensburgerhutte, puis Pieralongia et Sofiehutte. Arret et diner dans le cadre enchanteur des Dolomites. Descente sur San Cristina a pied ou en telepherique (facultatif, env.8,00 € par pers.). Retour a l’hotel en bus, souper, soiree libre
Ciekawy reportaż i zdjęcia do tekstu. Taka forma pokazuje krore dni na marsz mozna wybrac w zaleznosci od kondycji fizycznej. Szkoda ze nie ma mapy trasy z podanymi wysokosciami lub linku mapy trasy dnia.