Je pourrais vous parler des heures de mes treks au Népal et de cette rêverie poétique qui m’inspire, du rêve utopiste de finir mes vieux jours près de Pokhara, à boire des Lassi près du lac en fermant les yeux sur les contreforts rougeoyant de l’Annapurna…Le Népal fut longtemps pour moi un simple rêve. Un rêve de gosse qui entend le nom d’une contrée exotique, un rêve d’aventures qui me semblait inaccessible. Un rêve lointain mais que j’ai toutefois concrétisé le jour ou le destin a mis sur ma route des billets d’avions pas chers provenant d’une offre promotionnelle d’une compagnie turque.
Je me souviens encore de mon excitation, en ces premiers jours de janvier, alors que je venais d’acheter les billets chez mon petit cousin, chez qui j’étais de passage pour les fêtes. Cela paraissait irréel, presque trop “facile”. Quelques clics et voilà, la promesse de belles randonnées au Népal entre mes mains.
A lire : conseils pratiques pour préparer son trek au Népal
L’attente s’est écoulée et quelques mois plus tard, me voici sur le sol népalais. Heureux “hasard”, des collègues sont également au Népal à la même période et on part ensemble direction Pokhara. Il s’agit de Pauline, alias Popo, de son papa ainsi que Benoit, les fameux blogueurs de Worldelse). On sympathise et on réalise ensemble le trek de Khopra. Ils sont ensuite repartis sur d’autres périples pendant que moi, j’enchaînais avec le tour de l’Annapurna (qu’ils avaient fait eux aussi il y a quelques années) ainsi que sur le trek du Camp de base de l’Everest. Je vais vous partager mes courtes impressions sur ces 3 treks. (ils feront l’objet d’un article reportage photo particulier afin d’éviter de vous noyer dans plus de 150 photos du Népal façon papi Piotr vous oblige à regarder les diapos de son voyage)
De Khopra en passant par les fameux tour de l’Annapurna ou le trek du Camp de base de l’Everest, le Népal m’a définitivement envoûté. Nul doute que j’y retournerai un jour pour explorer de nouveaux sentiers et pour redécouvrir ceux que j’ai déjà parcouru !
Jours : 5 à 8j suivant le tracé (8 avec des pauses sur point de vue à Khayer Lake et Poon Hill)
Difficulté : facile
Altitude maximale : 3640m (4640m si vous montez à Khayer Lake)
C’est un trek népalais réellement à la portée de tout le monde. Il n’est vraiment pas difficile en soit à part si, comme pour tout trek, vous vous chargez comme des mulets plus que de nécessaire. On se trouve dans le parc de l’Annapurna et, de mémoire, on traverse les terres de l’ethnie Gorung qui ont leur propre dialecte. Néanmoins, soyez conscient que vous montez au-dessus de 2500m, même si on ne le voit pas vraiment par rapport aux paysages et à la végétation en comparaison de l’altitude. Surtout quand on voit un yak brouter tranquillement de l’herbe à plus de 4000m comme s’il était dans une prairie. Pour certains, le mal des hautes montagnes peut déjà frapper à cette hauteur, d’autant plus si vous allez jusqu’à 4640m (le Mont Blanc est à 4810m pour rappel)
On a quelque peu accéléré la durée de ce trek avec l’équipe. Je pense que la fenêtre météo et le temps imparti pour Popo et sa famille y furent pour quelque chose. On peut le rallonger au travers d’une nuit au Khayer Lake et à Poon Hill à 3210m depuis Ghorepani 2875m. (ce que j’ai fait en redescendant depuis l’Annapurna Trek)
La vue la plus belle durant ce trek fut celle que l’on a eu à Danda. On était les seuls dans le village à partager un repas avec la famille et à se réchauffer alors qu’il tombait averse sur le chemin. Le plus embêtant durant ce trek furent, sans nul doute, les petites sangsues qui s’infiltraient partout et, pour peu que vous marchiez, comme moi, avec des sandales de randonnée, vous finissiez les pieds en sang.
Jours : environ 15j
Difficulté : moyen + / difficile
Altitude Max : 5140m (Thorung la Pass)
Distance : environ 200km
Comme on dit, après le trek de Khopra comme mise en jambe, “j’étais chaud”. Je n’avais qu’une hâte, retourner en montagne. Mes collègues de Wordelse étaient repartis et je me retrouvais à me lancer sur le Tour de l’Annapurna en solitaire. Non que cela me dérange, j’avais dans tous les cas prévu de le faire ainsi. Je savais ce que c’était le MAM (Mal Aigu des Montagnes), je l’avais expérimenté pour la première fois au Kilimandjaro. Cela fait tout drôle la première fois et remet les idées en place. On redevient vite modeste !
J’ai gambadé sur ce trek du tour de l’Annapurna à toute vitesse (relativement au rythme normal). Je sais que certains vont me dire “Pourquoi, c’est quoi l’utilité Piotr, ce n’est pas une course, ce n’est pas un trail, y’a pas de chronos” oui, et vous avez tout à fait raison. Mais je ne le faisais pas pour satisfaire un quelconque sponsor (info : je n’en ai pas) ou parce que je voulais battre un quelconque record, non, j’ai simplement été grisé par la montagne, les paysages… cette attitude de vouloir manger du kilomètre pour se sentir fatigué à la fin de la journée, pour me prouver que je “mérite” mon repas et mon repos c’est… réellement difficile à expliquer. C’est comme une transe en fait.
En montagne, même si mon sac pèse 2 tonnes avec tout le matériel photo (ce ne fut pas trop le cas ici car, encore plus sur l’EBC, je me suis grandement allégé et je n’ai pris que le stricte nécessaire en terme de matos photo), parfois je me mets à courir (surtout en descente) comme un possédé. Peut-être que je fus un chamois ou un loup dans un autre vie pour être porté ainsi par ces paysages et la vitesse (toute relative hein, je ne cours pas au rythme d’un marathonien), je ne sais pas… mais le paysage m’emporte rapidement. Donc, au final, concernant le Tour de l’Annapurna, je l’ai fait relativement rapidement pour quelqu’un en mode trek (fini en 8j).
Une belle immersion (même si l’avancée de la route facilite beaucoup le transit de trekkeurs du dimanche qui débarque 3,4 jours pour -tenter de- faire Thorung La et puis s’en va)…
Jours : environ 15j
Difficulté : difficile
Altitude Max : 5630m (vue depuis Kala Patar)
C’est sans nul doute, selon moi, le plus beau trek des 3 treks au Népal. Celui qui m’a personnellement le plus marqué. Je me souviens encore de la relecture du livre de l’Alchimiste dans l’un des refuges qui m’a fait monté les larmes aux yeux en me rappelant le chemin parcouru depuis mes 18 ans. Ces jeunes années où je ne savais pas vraiment quoi faire de ma vie, dans quelle direction la mener, si ma place était là où je pensais être ou alors là où la société estimait me caser et puis me voici, plus de 10 ans plus tard, défiant tout pronostique, sur le sentier de l’Everest. Je sais, je n’ai pas le parcours d’un grand aventurier qui force l’admiration mais absolument rien ne me prédestinait à me retrouver sur le trek de l’Everest. Rien. A mon humble niveau, avec le recul, pour moi, le petit gars de plaines, ce fut un accomplissement,
Pour en revenir au trek de l’Everest, c’est vraiment un trek unique. Certes un peu touristique lorsqu’on se lance sur le voie commune mais il y a de nombreux moments de solitude lorsque l’on passe par les 3 cols, en début de saison… Chaque trek au Népal apporte des souvenirs impérissables mais celui du camp de base de l’Everest laissera immuablement son empreinte sur vous. Vous aurez vécu l’EBC. Quand bien même l’ascension de l’Everest est devenu une course commerciale où l’alpinisme de haute altitude s’achète à vil prix, au mépris du respect de la montagne, en la transformant en la plus haute poubelle du monde, le trek, lui, reste une rencontre unique avec LA montagne. Avec vous-même. Avec la culture et l’hospitalité des sherpas.
Une chose est certaine, je ne sais pas quand mais j’y retournerais. Seul, ou avec Magda, ou avec mon enfant mais je retournerai sur le sentier de l’EBC avec mes caméras pour en rapporter encore de plus beaux souvenirs ! Le Népal est une aventure que j’ai vécu, en grande majorité, seul. Ceux qui le souhaitent, peuvent évidemment le faire avec une agence.
Si vous souhaitez des infos sur les prochains articles photos concernant chacun de ces treks au Népal ainsi que mes prochains projets là-bas, je vous conseille de vous inscrire à la newsletter outdoor sur cette page ! Cet article sera une sorte de préambule et relira les autres afin d’éviter de trop gros pavés indigestes. Chaque trek aura son album photo 😉 (sachant que travailler sur un article photo me demande une semaine -oui je suis lent-, c’est environ 3 semaines de travail à venir en plus du reste de mes reportages actuels…)
P.S : de plus, petite surprise, je pars bientôt pour un nouveau trek dans un pays qui m’est encore inconnu et qui commence par un A. J’ai mis au défi certains de deviner, si vous voulez jouer, n’hésitez pas à le faire en commentaire, j’enverrai à une personne tirée au hasard une carte postale !
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Merci beaucoup pour ces 3 idées de trek au Népal qui semblent être accessibles.
J'aime la description et il y a des cartes sur lesquelles vous avez marché. Je n'irai certes jamais au Népal à cause de mon âge, mais dans les Dolomites ou dans les Alpes au Tyrol, oui.