Récit photo d’un trek en Auvergne
Comment définies-tu l’Auvergne ? Des petits volcans verdoyants, des vaches dans les pâturages et quelques morceaux de fromage ? Je vais être sincère avec toi, lecteur, l’Auvergne ne me faisait pas rêver. J’étais curieux. Curieux d’en voir un petit bout. Curieux d’arpents ses sentiers, certes, mais non rêveur. Curieux de découvrir ces volcans assoupis et de faire cet étrange lien avec les pubs Volvic de mon enfance. Curieux de parcourir ce pays qui me semblait un peu endormi. Curieux d’arpenter ces buttes vertes enchanteresses qui en ont fait sa renommée.
Je me souviens avoir voulu rouler du haut en bas de ces verts petits volcans si attachants. -avec le recul, c’est amusant ces madeleines de Proust qui façonnent notre imaginaire, tu ne trouves pas?-
Me voilà donc parti pour un trek en Auvergne organisé par Chamina. A moi le guide, la marche en groupe, les repas en gîte, le portage du bagage d’étapes en étapes. Oh joie ! En bon « puriste », je trouvais que cela contrevenait quelque peu à l’esprit d’autonomie et de liberté de la randonnée en montagne. La randonnée, la vraie, c’est l’effort, du sport et un soupçon de souffrance, n’est-ce pas ? Par ailleurs, pouvait-on vraiment appeler ces petites buttes vertes auvergnates de vrais montagnes ? Le scepticisme était de mise.
Je n’avais pas trop d’attentes. Ce n’était pas l’amour fou. Au fond, je redoutais de trouver cette randonnée, sur sa fin, plutôt répétitive et ennuyeuse. Ce ne fut pas le cas. En toute sincérité, je fus agréablement surpris. En amateur de beaux paysages, jour après jour, moi qui revenait des paysages époustouflants de Norvège, ici, en Auvergne, j’ai tout de même trouvé mon compte. Peut-être est-ce aussi parce qu’au fil du temps, j’apprends à ouvrir les yeux là où beaucoup les ferment. Prendre des photos, c’est avant tout me raconter une histoire, mon histoire.
Au fil des jours, j’ai grandement apprécié l’ouverture et l’humour de mon guide qui me laissait gambader à mon rythme sans m’enchaîner à son pas. Parfois, j’en oublie que j’ai déjà 30 ans. Que je suis seul responsable face à l’abyme devant la corniche. Je prenais donc le plaisir de marcher seul, personne devant moi, comme je l’ai toujours fait, laissant les paysages venir à mes yeux. Il y a eu deux événements marquants et personnels sur cette traversée.
Le premier fut le lever du soleil, seul, sur le Puy de Dôme. Chose qui n’était pas au programme. On en revenait la veille. Pourquoi donc refaire ce qui a déjà été fait ? Courir encore avec la frontale vers 5h du matin depuis le gîte, quelle idée ! Certains de mon groupe pensaient que cet engagement serait oublié une fois la tête posée sur l’oreille. C’est mal me connaître. C’est juger et jauger trop rapidement la force tranquille qui me guide. La montagne rend têtu… Néanmoins, au petit matin, dans les chemins tortueux et sombres me menant jusqu’au Puy, je me demandais pourquoi je voulais faire ce « petit » running matinal de 2h AR puis d’enchaîner sur une longue journée de marche.
désolé pour la qualité d’image, photo prise par mon vieux sony xperia, disparu depuis…
Et là-haut, j’ai compris. Même si l’image passable vous envoie peu de choses à comprendre, un lever de soleil a toujours une atmosphère spéciale. Le silence solennel d’une magie quotidienne. Si la météo le permet et que vous ne l’avez jamais fait, faites-le au moins une fois. Sincèrement, je pense, en toute modestie, qu’au départ, sur le chemin, vous me détesterez mais… une fois là-haut, que vous me remercierez. Les Puy aux alentours se découvraient lentement sous la brume. Tels des cônes de glaces. Les nuages se teintaient de rose. Le ciel était clair et pur. Quelques nuages filaient au loin.
Les levers de soleil ont cette capacité de nous faire sentir plus vivant. On a l’impression de renaître avec les premiers rayons. On recharge ses batteries pour la journée. A la fin de la montée jusqu’au Puy de Dome, à jeun, j’étais vidée. Après le lever, j’ai dévalé la pente et couru jusqu’au gîte tel un possédé. Le soleil m’avait nourri. La joie et la liberté guidaient mes pas. Je ne fus jamais plus réveillé, durant toute la semaine, que ce jour là.
Le deuxième événement marquant de ce trek en Auvergne fut la découverte, peu à peu, du massif du Sancy. Je l’ai aperçu, la première fois, de loin ; depuis le Puy de Dome. Déjà, je fus surpris de ce massif lointain à l’aspect plutôt sauvage et alpin. Mes premières impressions furent confirmées. Le massif du Sancy a un attrait indéniable. C’est un beau terrain de jeu. Il y avait un petit air d’Islande dans le coin…
Bercé par le parfum des genêts, je guettais les crêtes qui se rapprochaient, crêtes encore accrochées par quelques névés qui se terraient sur ses flancs. M’attendaient des cascades, des parois abruptes, de belles sensations. J’ai pris quelques belles claques visuelles et j’ai compris le potentiel de ce massif dont les possibilités en termes d’activités, escalade, alpinisme… justifiaient la présence de guides de haute montagne à l’année.
Nicolas, notre guide durant le trek, m’appris que sur les crêtes, lorsque les vents mugissent en hiver, les températures pouvaient être sibériennes avec un -54 en ressenti. Température relevée il y a quelques années. Étonnant nan ? Qui s’attendait à entendre cela… Moi qui aime le grand froid, j’avais des étoiles dans les yeux. Pour l’hiver, il me faudra revenir et effectuer une traversée de plusieurs jours en pulka ! Des partants ?
En bref, ce trek auvergnat me marqua par le caractère progressif des découvertes. L’intensité des surprises croissant jour après jour. Je dois avouer que la météo fort agréable y joua pour beaucoup. En photographie, comme en randonnée, la pluie n’est pas notre meilleure amie. J’ajouterai également l’ambiance agréable dans le groupe dont les profils étaient très hétérogènes ainsi que des repas bien garnis.
♦ Conseil du trek des volcans d’Auvergne : Pour ceux tentés par cette aventure, je mentionnerai un élément non négligeable qui a probablement concouru à rendre cet trek auvergnat encore plus appréciable : marcher avec un sac léger qui, forcément, ne vous lacère pas les épaules. Les bagages étant transportés d’un point à un autre. Un luxe indéniable. Un plaisir inestimable. Pour ceux souhaitant la randonnée sans l’un de ces inconvénients majeurs, c’est une révélation. Mention également à l’atmosphère de la salle principale au gîte Vulcania de Courbanges et aux bons repas dans les gîtes, avec mention pour celui, si simple mais si bon de Chareire.
⇒ à venir : conseils pour préparer son trek dans les volcans d’Auvergne
Ce trek en Auvergne a été réalisé grâce à l’agence Chamina : plus d’infos ici pour ceux souhaitant réaliser cet itinéraire.
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Bonjour Piotr
Un bien joli récit pour cette belle aventure
Que dire de ces magnifiques photos...
Merci de nous faire re-découvrir ce séjour en Auvergne
Amitiés
Norbert
Mais de rien Norbert. Ce fut un plaisir.
Superbe récit,et très belles photos ! C'est malin , j'ai vraiment envie maintenant d'aller faire un tour là bas ... et cette année j'ai même pas de vacances ! Bon ,ce n'est pas grave , je ne t'en veux pas ,au contraire ,je remets ça à plus tard et je le note dans mon carnet . Continue à nous faire envie avec tes superbes randos et ballades .Ton entrain ,ta gaité, sont tellement communicatives !
Merci Sylvie. Rien ne presse, les paysages ne disparaîtront pas d'ici là.