Trek de 3 jours dans la vallée de l’Ubaye
La Vallée de l’Ubaye est située dans les Alpes-de-Haute-Provence. Au XVIIIe, on l’appelait la « vallée de Barcelonnette ». Vallée d’origine glaciaire, son altitude va de 771m au lac artificiel de Serre-Ponçon à 3 412 mètres d’altitude à l’Aiguille de Chambeyron. Les plus importants massifs de l’Ubaye sont ceux de Chambeyron et celui du Parpailllon.
Comme j’ai pu m’en apercevoir cet été, ce charmant département n’a pas failli à sa réputation de vallée très ensoleillée (avec plus de 300 jours d’ensoleillement /an). Le soleil, de beaux paysages, 800km de sentiers balisés, on pourrait croire que c’est la cohue sur les chemins de l’Ubaye, que neni ! Il y a fort peu de randonneurs. Je pense que c’est dû au fait que la vallée rest un peu enclavée ce qui rend quelque peu difficile le transport et qu’elle souffre de se retrouver coincée entre le parc naturel régional du Queyras et le parc national du Mercantour qui lui font de l’ombre. Mais la récompense en est la tranquillité à la rencontre de beaux sentiers.
Avec Gregory des blogs I-trekkings et I-voyages, nous avons effectué, au lieu du grand tour de l’Ubaye initialement prévu, deux boucles plus petites mais fort dépaysantes. Le tour du Bec de Chambeyron ainsi qu’un tour du Moyen Ubaye, de village en village.
Tour du Brec de Chambeyron
Au premier jour, on part de Saint Ours jusqu’au refuge de Chambeyron.
Après quelques heures de marche tranquille, sous les regards attentifs des jeunes marmottes, au pas de Couletta (2752 m) , nos pupilles se perdent dans les eaux turquoises du lac de Chambeyron en contrebas. Au joyeux refuge de 69 places du CAF du Chambeyron (2626 m) on sera accueilli par un jeune couple Virginie et Romain Sourice qui ont embarqué avec eux leurs deux jeunes enfants Zian et Milo qui ont là un magnifique cadre pour s’ébattre et grandir. Difficile de rêver d’un cadre meilleur pour de jeunes pouces ayant soif d’aventures et débordant d’énergie… j’en serai presque jaloux. Leur page facebook
Le couple a repris le vieux refuge d’allure militaire construit dans les années 70 sous la face du Brec de Chambeyron qui culmine à 3389 m. Derrière le visage un peu rustique de ce refuge se cache une bonne âme familiale qui respire la joie de vivre. La moitié des produits sont bios même s’il en coûte à Zian d’aller les chercher en moto en vallée. En tout cas, j’ai savouré ma part de gâteau aux framboises. Le gourmand que je suis vous conseille de ne pas manquer leurs tartes faites maison. Un bonheur en bouche. Ne pensez pas aux calories, vous les brûlerez sur le chemin 😉
Jour 2 Direction Campo de Base
Après être allé taquiné, dans la douce lumière matinale, les chamois qui nous ont repéré de loin, nous avons véritablement pris la route à 10h. Je sens Gregory en petite forme alors j’impose un rythme un peu plus soutenu histoire de le faire suer un peu. Oui, je suis un vil partenaire de randonnée. J’assume complètement ce côté sadique, sachez-le.
Une fois arrivé au lac des 9 couleurs, on ne pouvait pas ne pas prendre 20 minutes pour effectuer l’ascension de la Tête de la Frema (3151 m). Quelques névés plus loin, en poussant un peu sur les bâtons, une vue magnifique s’offre à nous. En prenant la pause avec Gregory, j’évite de regarder sur ma gauche car un faux pas et la chute serait quelque peu douloureuse. On reconnait tous les deux que cette vallée avec ses sommets escarpés a un air de Zanskar, en Inde du Nord (où j’ai effectué le mythique trek du Chadar en hiver). Je galope sur le sentier car ma gourde est vide. Heureusement, je trouve rapidement de quoi la remplir alors que l’on entre dans le Piémont italien .
Jour 3 Retour à Saint Ours
Grâce au repas de la veille et son succulent dessert chocolaté ainsi que le petit déjeuner qui tient au corps, on arrive à tenir malgré le misérable pique-nique à affamer une marmotte. Excellente auberge italienne avec wifi pour les accrocs. Mais attention, une seule douche.
Après avoir passé le col de Sautron (ils devraient enlever le t) à 2687 m, où il soufflait à en faire perdre mon chapeau de paille, on descend rapidement dans la vallée herbeuse sous les cries de joie des marmottes dans un chemin qui serpente en lacets. On croise un berger avec ses chiens et, on voit un patou se balader tout seul au milieu du sentier. Sur le coup, on n’est pas super rassuré mais la grosse peluche nous dépasse sans faire mine de nous avoir aperçu. Malgré le GPS de Grégory, on manque le chemin pourtant bien balisé et on termine en coupant à travers champ. Juste avant d’arriver à Saint Ours, une dernière visite au menu. Fort Saint-Ours. Ouvrage construit entre 1930 et 1938 dans le cadre de la ligne Maginot. Et moi qui pensait que seul les frontières allemandes étaient protégées. Au départ, j’étais sceptique quant à mon éventuel intérêt par rapport à ce qui ressemblait de l’extérieur à un vulgaire bunker. Mais dans le dédale des couloirs, notre guide arriva à piquer mon intérêt concernant cet ouvrage militaire qui repoussa les italiens de Mussolini. A découvrir.
Comment se rendre à Saint Ours en Ubaye
- En train jusqu’à la gare de Gap ou d’Aix en Provence.
- un bus SCAL jusque Barcelonnette.
- Utiliser les navettes intervillages gratuites
La randonnée est accessible de mi-juin à mi-novembre (mais vérifiez toutefois le niveau d’enneigement)
- dénivelé total est de 2950 m
- distance totale 45 km
Sources utiles pour compléter son voyage en Ubaye
- Carte IGN transfrontalière Chambeyron / Val Maira n°7 couvrant l’ensemble de l’itinéraire
- Ubaye tome 2, voyage photographique au coeur des Alpes du sud par Claude Gouron
- Plus d’informations : www.ubaye.com
Bonjour,
est il possible de l’effectuer début avril ?
Bonsoir,
Toujours de magnifiques photos qui montrent à quel point les efforts sont récompensés en rando. Je ne connais pas l’Ubbaye mais tu m’as donné envie de découvrir ce coin un jour prochain.
Merci Nath pour ce message. Cela me fait grandement plaisir 😉
Je m’incline devant tant de génie marketing 😉
mais bon, j’avoue, il n’y a pas partout des parts de gâteau au framboise donc du matos de qualité pourrait m’être utile 🙂
Ah le vil partenaire. Derrière ses airs de vilain garçon se cache en réalité un randonneur tendre au coeur d’enfant.
Bon sinon, c’est sympa de lire ton récit, assez diférent du mien : http://www.i-trekkings.net/dossiers/dossiers.php?val=2764_tour+brec+chambeyron
Quand tu veux pour une autre rando 🙂
Arrête. Tu vas mettre à mal ma réputation 🙂
Ah mais je suis partant pour toutes les randos que tu veux… mes chaussures trouées tiennent encore la route et mon pull péruvien est toujours content de prendre l’air !
Ah le pull péruvien… Tu veux outre en l’air mes photos. Va falloir que je t’équipe 😉
Arrête, c’est ma stratégie pour avoir des parts de tartes aux framboises à l’oeil 🙂
Et puis c’est un signe distinctif.
“Tu te souviens de Piotr ? -… – Mais si ! Piotr, le péruvien au chapeau. – Ah Piotr… oui, je visualise parfaitement maintenant !”
Ah mais ça fait trop envie ! Dans une ancienne vie j’ai pas mal visité le coin du lac de Serre-ponçon et c’est vraiment sympa comme région…pas touristique d’après mes vieux souvenirs…
J’ai découvert un beau coin 😉